L'ÉGLISE PATRIMONIALE
1740, LA CHAPELLE
Jusqu’en 1740, les habitants de l’île Perrot devaient utiliser le canot pour assister aux services religieux soit à la chapelle de Sainte-Anne-du-Bout (Sainte-Anne-de-Bellevue) ou à l’église de Pointe-Claire.
En 1740, une chapelle est construite sur un lot donné par la seigneuresse Françoise Cuillerier, à proximité du domaine seigneurial situé à la Pointe-du-Moulin de l’île Perrot. Mais rapidement, elle devient trop petite. En 1753, le seigneur Jean-Baptiste Leduc donne une terre en un endroit plus central pour y ériger une église.
Plaque de la chapelle de 1740 trouvée à la Pointe-du- Moulin.
Source: Photo de Gilles L. Caisse 1991
1774, L’ÉGLISE SAINTE-JEANNE-DE-CHANTAL
Il fallut donc attendre 20 ans avant la construction de l’église Sainte-Jeanne-de-Chantal. L’église a ouvert ses portes à l’automne 1774, car dans le contrat de construction, l’entrepreneur Basile Proulx subissait une pénalité si l’église n’était pas « Prête — clé à la main ». Dès le début de 1775, des mariages y ont été célébrés.
Façade
Source: photo de Daniel Bertolino de 2020
Chevet
Source: photo de Daniel Bertolino de 2020
1780, LE PRESBYTÈRE
On trouve également un presbytère en pierre construit en 1780, un cimetière entouré de murs datant de 1793 et une petite chapelle en pierres des champs. En 1951, un cimetière en paliers a été érigé devant le fleuve Saint-Laurent. Cet ensemble est l’un des plus représentatifs de l’architecture religieuse en milieu rural de l’époque de la Nouvelle-France.
Le presbytère Sainte-Jeanne-de-Chantal
Dessin Gilles L. Caisse, 2006
Cimetière en paliers et quai Brideloup
Photo Laurier Farmer, 2003
L'église au fil des années
L’église a été construite en 1773-1774 par Basile Proulx selon le plan Maillou. Le plan Maillou est considéré comme le premier plan d’architecture d’une église en Nouvelle-France. L’église originale en pierre des champs formait un hémicycle. Celui-ci mesurait 16,2 m de longueur sur 11,4 m de largeur et 5,2 m de hauteur. L’église a été agrandie en 1812 par l’ajout des transepts et de la sacristie, formant ainsi une croix.
À la suite de dommages causés par de grands vents, la façade a été refaite en 1901 avec l’ajout d’un portique et d’un clocher conçus par l’architecte Alcide Chaussé. En 1925, de nouvelles cloches furent installées.
La dernière rénovation importante eût lieu en 1942.
Le plan Maillou a été dessiné vers 1715 par Jean-Baptiste Maillou dit Desmoulins, un maître maçon de Québec.
L’original de ce dessin se trouve au Musée de la civilisation à Québec.
Voir le dessin original de Maillou à:
La Société d'histoire et de généalogie de l'île Perrot vous propose sept baladodiffusions qui expliquent la construction de l'église et vous présente quelques oeuvres d'art.
La construction
L'agrandissement
La rénovation
Les murs
À l’intérieur, nous pouvons admirer le tableau du maître-autel représentant Jeanne de Chantal. Ce tableau fut acquis en 1790.
Le mobilier acquis en 1812 est de style Quévillon. Louis-Amable Quévillon était un menuisier-sculpteur de Saint-Vincent-de-Paul à Laval.
Les sculptures architecturales et les tombeaux d’autel sont l’oeuvre du sculpteur Joseph Turcaut et ont été réalisés entre 1812 et 1819. En 1828, Louis-Xavier Leprohon (1795-1876) fait les retables, l’ornementation de la voûte et l’entablement de la nef.
On trouve également la deuxième statue fabriquée en papier mâché par les soeurs Grises de Montréal. Elle a été offerte à la paroisse en 1849 pour remercier l’abbé Huot qui a contribué à la restauration de la chapelle Notre-Dame de Bon Secours, à Montréal.
Toile Sainte Jeanne de Chantal, fondatrice de l’ordre de la Visitation
Huile sur toile 1790, Photo de Bernard Bourbonnais, 2013. Musée régional de Vaudreuil-Soulanges
Le maître-autel de style Quévillon (vers 1812).
Détail du tombeau d'autel
Statue en papier mâché Notre-Dame de la Garde donnée en 1849 à la paroisse. C’est la deuxième statue fabriquée par les sœurs Grises de Montréal.
Pour consulter la baladodiffusion sur l’église Sainte-Jeanne-de-Chantal
Les ornementations sculptées sur bois à l’intérieur lui ont valu son classement comme monument patrimonial en 1961. Le site a été désigné en 2008 comme une des « Sept Merveilles de la région de Vaudreuil-Soulanges » pour son point de vue.