LES FERMES
Les fermiers dans l'île Perrot depuis 1674.
Entre 1674 et 1940, l’île Perrot était une région rurale où une majorité de fermiers s’adonnaient à la culture des céréales en bénéficiant d’un climat particulièrement propice. Grâce au microclimat créé par le fleuve Saint-Laurent et la rivière des Outaouais, la période de gel y est moins longue, elle varie de 140 à 155 jours par année dans l’île.
La famille Leduc comme plusieurs autres familles y a cultivé la terre ancestrale jusqu’à tout récemment. Rencontrée en 2013, cette famille nous explique le type de culture qui y est pratiquée sur cette terre concédée en 1742 à Jacques Leduc dans l’anse au Sable.

Une terre dans l'anse au Sable
Source: photo de Lise Chartier de 2008
C’est donc en 1674 que l’on trouve dans la Grande Anse la première terre défrichée qui était celle du domaine seigneurial. Plus tard, au début du 18e siècle, les habitants ont profité de la clémence du climat pour cultiver des arbres fruitiers. Par exemple, en 1716, la seigneuresse Françoise Cuillerier loue son domaine de la Pointe-du-Moulin au meunier Pierre Hunault dit Deschamps. Dans son contrat de location, elle lui demande de débarrasser ses pommiers des chenilles qui y font des nids.
Même si l’île Perrot compte aujourd’hui environ 40 000 habitants, il y a encore une douzaine d’agriculteurs qui y cultivent le maïs et le grain et qui entretiennent des vergers. On y trouve une trentaine de variétés de pommes. Ces cultivateurs sont tous localisés dans la ville de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot qui couvre 67% du territoire de l’île.
En 1978, le gouvernement du Québec a institué un régime de protection du territoire agricole. Cette loi protège à peu près 70% de la superficie de cette ville qui a conservé son caractère rural. D’ailleurs, 8% du territoire est encore boisé, ce qui encourage la production du sirop d’érable.
Pour en savoir plus sur la situation de l’agriculture dans l’île Perrot et plus particulièrement à Notre-Dame-de-l’Île-Perrot :

Les champs de l’île Perrot
Source: photo de Lise Chartier de 2008

Le temps des labours dans l'île Perrot
Source: photo de Daniel Bertolino de 2017

Les pommiers de l'île Perrot
Source: photo de Daniel Bertolino de 2017
L’île Perrot profite d’une des plus longues saisons favorables à l’agriculture dans la région de Vaudreuil-Soulanges grâce à son microclimat. Il faut comprendre que la durée moyenne de la saison de croissance des plantes est un élément important pour choisir le type de culture qu’on y favorise.
Une saison sans gel plus longue signifie que les plantes et les cultures ont plus de temps pour croître et atteindre leur maturité. Grâce au microclimat créé par la présence des cours d’eau, particulièrement le fleuve Saint-Laurent et la rivière des Outaouais, la période de gel varie de 140 à 155 jours par année dans l’île Perrot.
Pour en savoir plus, consultez ce document (pages 23 et suivantes) :

Plan du fief et seigneurie de l’île Perrot en 1817. Il y a 143 lots. Les terres les plus fertiles se trouvaient à l’est et au sud de l’île (à droite, dans la Grande Anse, et tout le long au bas de la carte).
Ce phénomène climatique et la qualité des sols de la Grande Anse et de l’anse au Sable, grâce aux dépôts sédimentaires laissés par l’ancienne mer de Champlain, ont encouragé les habitants à cultiver des arbres fruitiers dès le début du 18e siècle. On trouve dans l’île une trentaine de variétés de pommes. On pratique donc la pomiculture.
La culture de pommiers dans l’île Perrot est connue depuis 1716 quand la seigneuresse Françoise Cuillerier loue son domaine au meunier Pierre Hunault dit Deschamps le 22 septembre 1716. Dans le bail qu’elle signe ce jour-là avec son locataire chez le notaire LePailleur, elle lui demande de débarrasser ses pommiers des chenilles qui y font des nids.
Françoise Cuillerier a été seigneuresse entre 1716 et 1750. Elle a concédé 90 terres dans l’île Perrot alors qu’en 1705, il y avait seulement 11 lots habités.
Sous le régime français, tous les 11 novembre, à la fête de la Saint-Martin, les censitaires de l’île apportaient au seigneur leur loyer annuel qu’on appelait les cens et rentes, et qui consistait en blé et en chapons (des poulets).
Les censitaires devaient donner au seigneur un demi-minot de blé et un chapon par arpent de terre de largeur. Habituellement, les terres avaient 3 arpents de largeur (175 mètres).

Censitaires payant le seigneur
Source : Musée de la civilisation, bibliothèque du Séminaire de Québec. Jefferys, Charles William. « Seigneural dues » [détail] dans Long, Morden Heaton. A history of the Canadian people. Toronto : Ryerson, c1942-. Vol. 1, p. 155. Loc. 825.6 (temp.)

L’île Perrot, découpée par municipalités :
Jaune : Notre-Dame-de-l’Île-Perrot
Bleu : Terrasse-Vaudreuil
Rouge : Pincourt
Vert : L’Île-Perrot
L’île Perrot, découpée par municipalités : |
Source: Wikipédia
Les cultivateurs sont tous localisés dans la ville de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot (en jaune) qui couvre 67 % du territoire de l’île. En 1978, le gouvernement du Québec a institué un régime de protection du territoire agricole. Pour en savoir plus consultez le site de la Commission de protection du territoire agricole du Québec :
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En protégeant 70 % du territoire, il devient plus facile de conserver des terres pour les cultivateurs. De plus, il est important de souligner que 8 % de cette partie protégée est encore boisée. On y retrouve plusieurs essences, dont des érables. Ces érables permettent le printemps venu de pratiquer l’acériculture afin de se sucrer le bec.
Quelques fermes de l'île Perrot...
Parmi les plus connues, il y a La ferme Mongrain, La Ferme Quinn, le Verger Labonté où se trouve un immense labyrinthe dans un champ de maïs et la Ferme Anse au Sable.

La ferme Mongrain
Image tirée de la page Facebook « La ferme Mongrain senc »

La Ferme Quinn
https://www.lafermequinn.qc.ca/

Le labyrinthe du Verger Labonté en 2020
https://www.vergerlabonte.com/

Ferme Anse au Sable
https://fermeanseausable.wordpress.com/