L’île Perrot.
Des traverses, mais pas de pont avant 1925
Carte de Bouchette montrant cinq des traverses autour de l’île Perrot vers 1815.
Source: Musée régional de Vaudreuil-Soulanges
Jusqu’à l’ouverture en 1925, du pont Galipeault, qui enjambe l’île Bellevue, la rivière des Outaouais et le canal de Sainte-Anne-de-Bellevue, et du pont Taschereau, qui surplombe la rivière des Outaouais à l’ouest de l`île Perrot, les voyageurs traversaient vers l’île Perrot en canots, sur des bacs ou des chalands durant la saison navigable. L’hiver, ils voyageaient en traîneaux, carrioles et autres véhicules hippomobiles qui circulaient sur la glace.
La réglementation des traverses
ll y avait 22 traverses maritimes publiques dans la région de Montréal dont plusieurs autour de l’île Perrot au 19e siècle pour se rendre à Montréal, Vaudreuil et Les Cèdres. Les plus fréquentées amenaient les passagers de Sainte-Anne-de-Bellevue à Brucy, au nord-ouest de l’île Perrot. Puis ces derniers traversaient l’île Perrot, à pied, à cheval ou en calèche vers le sud-ouest jusqu’au fief Laframboise et traversaient ensuite à Vaudreuil, près du magasin de Joseph Tresler.
Le fief Laframboise, aujourd’hui connu sous le nom de municipalité de Terrasse-Vaudreuil, tire son nom de la famille de Jacques Franche dit Laframboise qui avait acheté cette concession en 1788 pour y exploiter la traverse vers Vaudreuil. Son fils François, puis sa bru devenue veuve ont exploité cette traverse jusqu’en 1830.
Le 1er mai de chaque année, des permis étaient délivrés aux propriétaires de traverses. Les tarifs variaient selon le type de véhicule, le nombre d’animaux et de personnes. Par exemple, vers 1800, il en coûtait pour une calèche tirée par un ou deux chevaux avec un conducteur, 10 pennies, avec un cheval ou une vache et son conducteur, 7 ½ pennies, un passager seul, 5 pennies et pour le transport d’un cochon ou d’un mouton, 5 sols.
Le permis de traverse accordé à Michel Léger-Parisien en 1803 à la pointe au Sable.
Collection Société d'histoire et de généalogie de l'île Perrot
En 1790, le gouverneur anglais Guy Carleton a instauré une réglementation sur le transport des personnes et des marchandises dans la province de Québec.
Les exploitants de traverses maritimes publiques devaient afficher bien en vue les tarifs approuvés sous peine d’amende, tarifs variant de 5 sols (sous) à 2 chelins (adaptation de cette époque du mot shilling).
La motorisation des chalands
Autour des années 1910, les chalands sont apparus mus par des moteurs. Plusieurs familles exploitaient des traverses à Pincourt et à Brucy, dont les LaFlèche, les Daoust, les Sagala, les Rousseau et combien d’autres. En l’absence de ponts, les véhicules à moteur qui se rendaient à Ottawa ou à Toronto devaient traverser sur des chalands.
Une passerelle avant le pont
La passerelle accrochée à la voie ferrée entre Pincourt et Vaudreuil permettait aux piétons de se rendre à la gare de Vaudreuil-Station.
Collection Société d'histoire et de généalogie de l'île Perrot
Le premier bateau à moteur utilisé par la famille LaFlèche de Pincourt pour se rendre sur l'autre rive aux alentours de 1915. Le traversier passait à l’est de l’île aux Pins et se rendait chez Omer Robillard, à Dorion. Ce bateau a également servi à tirer un chaland qui a transporté les ouvriers et les matériaux pour construire le pont Taschereau.
Collection Société d’histoire et de généalogie de l’île Perrot
Pont entre l’île Perrot et Sainte-Anne-de-Bellevue, vers 1925. Carte postale.
Collection Société d’histoire et de généalogie de l’île Perrot
Les ponts
Il faudra également payer un droit de passage entre 1925 et 1940 pour traverser les ponts Galipeault et Taschereau.
Le pont Taschereau, vers 1930. Carte postale.
Collection Société d'histoire et de généalogie de l'île Perrot
Pont vers l’île Perrot, au-dessus du canal de Sainte-Anne-de-Bellevue, vers 1940.
Gracieuseté Parcs Canada
Les ponts de glace
Quand la glace était bien prise durant l’hiver, les habitants piquaient des sapins dans la glace pour servir de repères aux traîneaux et carrioles qui voyageaient de l’île Perrot vers Beauharnois ou Pointe-Claire.