LA VILLÉGIATURE

Située à 40 kilomètres du centre-ville de Montréal, l’île Perrot est devenue un lieu de villégiature très apprécié par les Montréalais au début du 20e siècle grâce à son caractère champêtre et son accès à l’eau. Elle offrait un dépaysement campagnard proche du centre-ville de Montréal et de ses banlieues de l’époque, comme Lachine, Verdun, Ville-Émard, etc.
Entre 1910 et 1950, la population de l’île Perrot doublait du mois de juin et au mois de septembre avec la présence de ces citadins qui profitaient du bon air frais de la campagne. Par exemple, au recensement de 1921, l’île comptait 928 habitants. Durant l’été la même année, on estime qu’environ mille personnes y sont venues en vacances.
Les auberges de l'île Perrot
L’île Perrot comptait plusieurs auberges, dont l’auberge Normandie (1), l’auberge Lacerte (2), l’hôtel Clarendon (3) devenu le Manoir de Brucy et l’auberge Daoust (en vidéo).



Des moments de détente dans l'île Perrot
C’est vers les années 1890 que les citadins ont commencé à venir passer quelques heures de détente dans l’île Perrot, soit pour s’y balader et pique-niquer durant les beaux dimanches ensoleillés d’été ou pour y pêcher en toutes saisons. L’hiver, on pêchait sur la glace. La pêche blanche est encore pratiquée dans l’île Perrot entre les mois de janvier et mars.

Deux villégiatrices s’amusent à imiter des statues devant la maison paternelle des LaFlèche à Pincourt, vers 1915.
Collection Société d’histoire et de généalogie de l’île Perrot.

Une balade en charrette dans l’île Perrot.
Collection Société d’histoire et de généalogie de l’île Perrot.

Pêche sur la glace chez Aumais, dans la Grande Anse de l’île Perrot.
Photo Albert Courtemanche 1963.

On pouvait faire le tour de l'île Perrot dans cette voiture convertible de la famille LaFlèche
Collection Société d’histoire et de généalogie de l’île Perrot.

L’accès facile à l’eau était un attrait important pour les Montréalais.
Collection Société d’histoire et de généalogie de l’île Perrot.
Josaphat Mongrain et son épouse Délima Lalonde.

Josaphat Mongrain et son épouse Délima Lalonde.
Collection Société d’histoire et de généalogie de l’île Perrot.

Le manoir seigneurial
Archives de la Ville de Montréal Photo BM42-G2001_pl.

Des visiteurs devant le pavillon du « Windmill Point Fin, Fur & Feather Club » à la Pointe-du-Moulin, vers 1920.
Collection Société d’histoire et de généalogie de l’île Perrot.
Vers 1950, Josaphat Mongrain (1877-1977), petit-fils du coseigneur Maurice-Régis Mongrain, se souvenait que, dans sa jeunesse, l’ancien manoir seigneurial avait été converti en auberge. Il racontait que pendant une dizaine d’années à la fin du 19e siècle, on y accueillait durant les fins de semaine les visiteurs montréalais visitant ce qu’il restait des bâtiments de la Pointe-du-Moulin.
D’ailleurs, la pointe et son vieux moulin à vent ont été vendus aux enchères en 1899 à des gens d’affaires de Montréal. Ces personnes et leurs associés y ont créé un centre de loisirs appelé le « Windmill Point Fin, Fur & Feather Club » qui est devenu propriétaire des lieux en 1906. Un grand pavillon fut construit pour recevoir des groupes qui organisaient des fêtes en plein air durant l’été. Le reste de l’année, il accueillait les chasseurs de canards et les pêcheurs. Tous ces villégiateurs profitaient d’une vue formidable sur Montréal et le lac Saint-Louis.

Revêtement de route en béton à l’île Perrot (boulevard Métropolitain).
Photo de Jean Langevin, 1941, Fonds du ministère de la Culture et des Communications. E6, S7, SS1, P5453
Ces visiteurs ont constaté combien l’île Perrot était un lieu idyllique avec ses boisés, ses marais, ses champs à perte de vue. En achetant des produits frais sur les fermes, ils se sont vu offrir la location de petits chalets que les cultivateurs avaient construits sur le bout de leurs terres au bord de l’eau. Peu à peu, les enfants de ces touristes d’un jour ou d’un été ont décidé d’acheter les chalets et les ont convertis en maison au cours des années 1940. Car l’ouverture de l’autoroute appelée le boulevard Métropolitain leur permettait d’arriver à la campagne en 30 ou 40 minutes tout au plus. Ils pouvaient maintenant travailler à Montréal et vivre à la campagne à longueur d’année. Cette route porte aujourd’hui le nom d’autoroute du Souvenir.

Les chalets des estivants sont devenus des maisons habitées à l’année.
Archives Gilles-L. Caisse.

